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POSOLOGIE
ÉLÉVÉE DE MÉTHADONE POUR DES PATIENTS
AVEC DES DOULEURS CHRONIQUES
Significantly higher methadone dose for methadone
maintenance treatment (MMT) patients with chronic pain.
Einat Pelesss et al., Tel-Aviv, Israël, Pain 113 (2005)
340-346
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Le
Flyer N° 25, Septembre 2006
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Une
étude sur la douleur chronique chez des patients sous
méthadone |
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Les
auteurs, préoccupés par la prévalence
des douleurs chroniques chez les patients traités par
MSO, ont mené une enquête transversale dans une
clinique de Tel Aviv en Israël sur 170 patients vus sur
une période de 3 mois (de septembre à décembre
2003) et suivis pour leur traitement de substitution par la
méthadone. Le but était de voir si la notion
de douleur chronique avait une influence sur la posologie
de méthadone et la consommation de drogues, et d'évaluer
leur relation avec la douleur et la préexistence de
la douleur à l'entrée dans le traitement de
substitution.
Parmi les 170 patients interrogés, il est observé
une forte prévalence de douleurs chroniques (55,3%
n=94) évaluées par un auto-questionnaire (sur
une échelle à 4 points) durant depuis au moins
6 mois, dont 48,2 % de douleurs chroniques sévères.
Dans la majorité des cas, les douleurs chroniques sont
antérieures au début du traitement par la méthadone.
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Ces
patients présentant des douleurs chroniques nécessitent
une posologie de méthadone plus élevée
et fonction de la sévérité et de l'ancienneté
de la douleur, indépendamment d'autres facteurs tels
que le statut sérologique ou la consommation de benzodiazépines.
Cette étude est mise en parallèle avec deux
précédentes études du même type
et vient confirmer leurs résultats :
-
Jamison (2000) qui trouvait une prévalence des douleurs
chroniques de 61,3 % en prenant en compte, là aussi,
tous types de douleurs durant depuis plus de six mois,
-
Rosenblum (2003) qui évaluait à 37 % la prévalence
des douleurs chroniques de plus de 6 mois mais en considérant
seulement les douleurs modérées à sévères
(de 5 à 10 sur une échelle de sévérité
allant de 1 à 10), ce qui rejoint les 48,2% de cette
étude.
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Fractionnement
des prises et augmentation inappropriée des doses |
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Il
est probable qu'au-delà de l'indication première
de pharmaco-dépendance, l'élévation de
la posologie de méthadone soit bénéfique
sur la sédation de la douleur et les auteurs supposent
que dans certains cas, les patients, sans le dire, répartissent
la dose quotidienne en plusieurs prises pour s'adapter à
la douleur. (ndlr : ils adoptent alors intuitivement un schéma
thérapeutique en multi-prise quotidienne qui est celui
que les médecins utilisant la méthadone comme
analgésique retiennent). Toutefois, les auteurs n'écartent
pas la possibilité d'une augmentation inappropriée
des doses par mauvaise interprétation des douleurs
(alors considérées par les patients comme indicateurs
de manque), ou d'une tolérance à la méthadone
entraînant une augmentation de la posologie, comme c'est
le cas avec les analgésiques morphiniques en général.
Cette étude confirme donc la forte prévalence
des douleurs chroniques, souvent sévères, auprès
des patients bénéficiaires d'un TSO.
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"L'intérêt
de la méthadone, en tant que MSO, est de pouvoir
agir sur cette co-morbidité, en adaptant au besoin
un schéma thérapeutique plus à même
de contrôler la douleur (bi-prise, adaptation de la
posologie…) .
Les
praticiens ont également la possibilité de
lui associer n'importe quel autre analgésique morphinique
en cas de douleurs sévères associées,
chroniques ou non.
La
méthadone est le seul MSO qui permette cette souplesse,
car les opiacés aux propriétés mixtes
(agonistes et antagonistes comme la buprénorphine,
la pentazocine et la nalbuphine sont des médicaments
contre-indiqués avec les analgésiques morphiniques
(Skenan®, Durogesic®…). Par ailleurs, elle
possède intrinsèquement des propriétés
analgésiques intéressantes, pour les douleurs
nociceptives et neuropathiques.
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